Credits: Aitor Lara

 

Youssouf déambule dans la ville de Lepe, en Andalousie, où il vit pour l’heure dans un abattoir abandonné. Il salue en passant les autres Africains qu’il connaît : Sénégalais ou Nigérians, hommes du Burkina Faso ou de Côte d’Ivoire. Youssouf parle couramment le français et se débrouille bien en espagnol mais, avec des Maliens comme lui, les échanges se font en bambara, ce qui exige un luxe de politesses. Est-ce que toute votre famille va bien ? Oui, elle va bien. Votre famille proche va bien ? Elle va bien aussi. Et votre femme ? Elle va bien.

Youssouf aide à maintenir l’ordre dans l’ex-abattoir. Pour cela, et parce qu’il sait ce que ressent un homme ambitieux confronté chaque matin à un sentiment de honte (et pourquoi, au téléphone, un bon fils, un bon mari ou un bon ami ment à ceux qu’il aime, à des milliers de kilomètres de là), Youssouf se fait un devoir de prendre place dans les salles communes du refuge avec les nouveaux venus, pour leur tenir compagnie.

 

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